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« Pour une Suisse romande où il fait bon respirer »


« Pendant des décennies, l'industrie du tabac a tu et même contesté les effets du tabac sur la santé des fumeurs actifs; et maintenant l'histoire se renouvelle avec la minimisation du danger de la fumée passive. Or la fumée passive constitue la source principale d'air vicié dans les ambiances fermées et est la cause de dommages aigus et chroniques à la santé. »



« Etant donné que l'offre à disposition ne correspond visiblement pas au voeu d'une grande majorité de la clientèle, la stratégie la plus courante des non fumeurs est d'éviter les locaux où l'on fume. »

Le Forum médical suisse et la fumée passive dans les restaurants

Dans son numéro du 29 octobre 2003 (N 44), la revue Forum médical suisse publie un article du Dr Otto Brändli et des ses co-auteurs, intitulé La fumée passive au restaurant. Cet article, scientifiquement étayé et appuyé par une abondante liste de références, est destiné à faire autorité. Nous en citons quelques passages, en vous invitant à lire l'article dans son ensemble, qui est disponible sur le site du Forum médical suisse.

« Pendant des décennies, l'industrie du tabac a tu et même contesté les effets du tabac sur la santé des fumeurs actifs; et maintenant l'histoire se renouvelle avec la minimisation du danger de la fumée passive. Or la fumée passive constitue la source principale d'air vicié dans les ambiances fermées et est la cause de dommages aigus et chroniques à la santé. Le nouveau classement de la fumée passive dans le groupe des carcinogènes les plus dangereux pour l'homme par l'OMS étaye le risque qu'elle constitue pour la santé. »

« [...] En tant que perdant principal, l'industrie du tabac rend difficile ce processus de changement vers une limitation de l'usage du tabac en cherchant à faire de l'industrie hôtelière une alliée avec aussi des arguments non objectivables. La plupart des consommateurs se sentent certes eux-mêmes gênés par la fumée des autres et souhaitent des locaux séparés, mais ils hésitent en même temps à réclamer une réglementation claire, acceptant en quelque sorte le message de "tolérance" que l'industrie du tabac s'efforce de répandre depuis des années - tolérance dans le sens d'une autodétermination des consommateurs comme modèle de solution. Dans le public, notamment aussi en raison des campagnes menées par les organisations en faveur du tabac, la fumée passive n'est toujours pas perçue comme dommageable pour la santé, en dépit des faits scientifiques qui prouvent sa nocivité. »

« Des recherches ont montré que dans les restaurants, la concentration en fumée passive est environ 1,6 à 2 fois plus élevée (dans les bars, même 4 à 6 fois plus élevée) que sur d'autres lieux de travail où la fumée n'est pas réglementée et environ 1,5 fois plus élevée que dans les appartements habités par au moins un fumeur. Au vu de ces éléments, le niveau actuel de réglementation laisse à désirer. Il est prouvé que la séparation des fumeurs et des non fumeurs par la seule délimitation de zones correspondantes dans le même espace, avec ou sans ventilation, est insuffisante. Cette solution est malgré tout préconisée et propagée par l'industrie suisse de la cigarette, la plus grande association d'hôteliers et restaurateurs (GastroSuisse), ainsi que l'association Suisse et Lichtenstein des firmes de chauffage et ventilation pour les bâtiments publics. »

« Etant donné que l'offre à disposition ne correspond visiblement pas au voeu d'une grande majorité de la clientèle, la stratégie la plus courante des non fumeurs est d'éviter les locaux où l'on fume. Plus de 60% des clients non fumeurs affirmaient éviter ou quitter prématurément ces locaux; pour les non fumeurs, l'unique raison de pénétrer dans un local fumeur était un rendez- vous avec des connaissances. »

« Avec le slogan "tolérance et courtoisie" et le soutien de l'industrie suisse de la cigarette, la campagne actuelle de GastroSuisse, qui prône l'autorégulation par les clients, illustre les méthodes employées pour le maintien, à terme, du statu quo prévalant depuis des décennies. Aux Etats-Unis, l'industrie du tabac a aussi essayé, avec la même stratégie, d'empêcher toute législation réglementant la fumée dans l'hôtellerie. Le droit à l'autodétermination si largement réclamé en Suisse est instrumentalisé de manière unilatérale. »

« Il est important d'informer les groupes concernés (restaurateurs, consommateurs) sur les souhaits et les intérêts prédominants et de montrer de quelle manière leurs prises de décisions sont influencées. Un point important est la démystification de l'autorégulation propagée par l'industrie du tabac. La réglementation existant actuellement ne fonctionne pas, en fait, et pour les non fumeurs, la stratégie consiste à éviter certains locaux, avec une élévation du taux de mécontentement face à l'offre existante. Il vaut la peine de se détourner du diktat normatif de l'industrie du tabac qui [...] exerce en Suisse depuis des décennies un rôle important dans la législation. L'hôtellerie, mais aussi les consommateurs sont en devoir de s'émanciper et d'évaluer leurs propres solutions indépendantes. L'introduction conséquente d'établissements non fumeurs, même sans disposition légale contraignante, paraît réaliste et incontournable. »

(Article complet >>>)

(Dossier 03-009 - 2003-10-31)



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