Tabac banni des lieux publics : moins d’asthme et de prématurés

On a rarement vu une intervention aussi simple améliorer la santé et réduire les coûts médicaux aussi rapidement et de manière aussi importante.

6 avril 2014 - Une analyse de onze études montre une baisse de 10 % du taux des naissances prématurées et des hospitalisations d'enfants pour asthme, l'année ayant suivi l'entrée en vigueur de législations antitabac.

L'interdiction du tabac dans les lieux publics et professionnels a permis de réduire sensiblement les naissances prématurées et les hospitalisations d'enfants pour asthme, selon une étude publiée dans la revue médicale britannique The Lancet.

En analysant les résultats de onze études réalisées en Amérique du Nord et en Europe, des chercheurs ont montré que le taux des naissances prématurées et des hospitalisations d'enfants pour asthme avait diminué de 10 % l'année ayant suivi l'entrée en vigueur de législations interdisant le tabac dans les lieux publics et professionnels, rapporte l'AFP.

Plus de 2,5 millions de naissances et quelque 250 000 hospitalisations d'enfants pour asthme intervenues entre 2008 et 2013 ont ainsi été passées en revue par le Dr Jasper Been, de l'Université de Maastricht aux Pays-Bas, et ses collègues. « Notre étude fournit la preuve que les interdictions de fumer ont des bénéfices considérables sur la santé périnatale et sur la santé de l'enfant et apportent un soutien fort aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) visant à créer des espaces publics sans tabac au niveau national », souligne le Dr Been.

Selon l'OMS, quelque 16 % de la population mondiale vivent actuellement dans des pays qui ont adopté des législations restreignant l'usage du tabac. Une précédente étude publiée en 2012 avait déjà établi un lien entre la mise en œuvre de ces législations et une réduction de 15 % des évènements cardio-vasculaires et de 24 % des hospitalisations pour des problèmes respiratoires. Peu d'études ont en revanche été consacrées à leur impact sur les enfants qui représentent plus d'un quart des 600 000 décès attribués au tabagisme passif chaque année, selon une autre étude publiée en 2011 dans The Lancet.

Dans un commentaire joint à l'étude, Sara Kalkhoran et Stanton Glantz, de l'Université de Californie aux États-Unis, évaluent à 7 milliards de dollars les économies qui pourraient être réalisées chaque année grâce à une réduction de 10% des hospitalisations pour des problèmes respiratoires liés au tabagisme en Europe et aux États-Unis. « On a rarement vu une intervention aussi simple améliorer la santé et réduire les coûts médicaux aussi rapidement et de manière aussi importante », insistent-ils.

 


Source : AFP


2014.04.07/pad